Recueil de citations
ANTIQUITÉ : AIMER
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Afin de compléter les annales que vous pouvez consulter à tout moment depuis la rubrique SE PREPARER, nous vous proposons un recueil de citations qui complétera vos cours pour l’épreuve de culture générale sur le thème d’aimer.
Ce recueil de citations ne présume en rien des sujets du concours 2022 à venir.
Confucius (-551 ; -479), Les Quatre livres (VIe siècle av. J.-C.)
« On doit aimer son prochain comme soi-même ; ne pas lui faire ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fît. »
Commentaire : L’harmonie des relations humaines est au centre des préoccupations de Confucius. Il cherche à créer un ensemble de valeurs permettant la vie en collectivité, et cette citation traduit bien ce désir de fraternité. L’amour est une philanthropie nécessaire, qu’il faut cultiver dans l’éducation. Ce précepte n’est pas sans annoncer le message christique dont il est curieusement très proche dans sa formulation.
Pythagore (-580 ; -485), Fragments (VIe siècle av. J.-C.)
« Il vaut mieux se faire aimer que se faire craindre. »
Commentaire : Connu pour son fameux théorème, Pythagore n’est pas seulement un philosophe, scientifique, réformateur religieux. IL est aussi à l’origine de la science politique, au sens où il veut organiser la société de manière rationnelle. Néanmoins, il suit un modèle aristocratique et militariste. Dans un tel contexte, cette citation a de quoi surprendre. En fait, elle rappelle la profonde intelligence des premiers dirigeants, qui comprennent la force de l’amour sur la haine et croient en sa capacité à combattre le despotisme.
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Platon (-428 ; -347), Le Banquet (Ve siècle av. J.-C.)
« Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour »
Commentaire : Dans ce dialogue, Socrate et ses interlocuteurs expriment le lien entre le désir et le sentiment amoureux. L’amour vient de l’épreuve du manque et vise à combler ce dont on se croit démuni. Cela rejoint le mythe de l’androgyne, présenté par le discours d’Aristophane dans ce dialogue, où l’homme privé de sa moitié, la recherche.
Platon (-428 ; -347), Le Banquet (Ve siècle av. J.-C.)
« Touché par l’amour, tout homme devient poète.”. »
Commentaire : L’amour est ici associé à la création, la poiesis, en raison de l’inspiration. En effet, la puissance de l’amour dépasse l’homme, a une dimension divine qui rejoint la force de l’inspiration. Celle-ci prend possession de l’artiste, habite le poète, comme Platon le rappelle dans le dialogue Ion. L’amour est donc un sentiment capable par cette puissance divine d’élever l’homme du monde sensible et corporel au monde intelligible et spirituel.
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Aristote (-384 ; -322), De l’âme (IVe siècle av. J.-C.)
« Aimer, c’est vouloir du bien à quelqu’un. »
Commentaire : Dans cette œuvre, Aristote développe les principes du vivant et du mouvement. L’amour est étudié sous ses différentes formes, en particulier l’amour-propre et l’égoïsme, fondés sur des préoccupations matérielles. Mais le véritable amour est l’altruisme, car il est capable de viser le bien commune et de soutenir la vie de l’homme, amené naturellement à vivre en société. Si l’homme est un animal politique, l’amour a un rôle unificateur essentiel.
La Bible, Évangile selon Saint Jean (Ier siècle)
« Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Commentaire : Ovide définit dans cet extrait le principe de la métamorphose, qui anime les êtres vivants et se trouve exposé dans son ouvrage. Il relie ainsi le monde animal et le monde humain à partir de la métempsycose, la migration de l’âme d’un corps dans un autre, et son éternité par rapport au corps.
Saint Paul, Épître aux Corinthiens (Ier siècle)
« L’amour ne passera jamais. »
Commentaire : Cette courte citation est la fin d’un long développement célèbre sur l’amour, souvent pris comme texte de références dans le mariage chrétien. Saint Paul rappelle avec ferveur la toute-puissance de l’amour, et sa présence nécessaire dans toutes les actions de la vie des hommes. IL est décrit par ces mots comme une force indestructible.
Sénèque (-4 ; 65), Les fragments (Ier siècle)
« L’amour ressemble à l’amitié ; Il en est pour ainsi dire la folie. »
Commentaire : Philosophe stoïcien et dramaturge, Sénèque représente dans ses tragédies la folie des passions humaines. L’amour rapproche les êtres humains en tissant entre eux un lien d’affection et d’union, qui peut être constructif et souder la communauté humaine. Mais l’amour est aussi une passion dangereuse que la raison doit soumettre et dominer pour garantir l’équilibre dans la vie de chacun et dans la société.
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Marc-Aurèle (121-180), Pensées pour moi-même (2ème siècle)
« Le propre de l’homme, c’est d’aimer même ceux qui l’offensent. »
Commentaire : Empereur romain et penseur stoïcien, Marc-Aurèle montre comment la tolérance et l’amour peuvent jouer un rôle en politique. Il s’agit de savoir pardonner et être clément. Le modèle du tyran cède la paix à celui de l’empereur philosophe, guidé par sa raison et non sa passion haineuse. La citation fait de cette qualité humaine sa supériorité par rapport à l’animal.
Saint Augustin (354 – 430), Sermon.
« La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure. »
Commentaire : Pécheur converti au christianisme, puis évêque, Saint augustin réaffirme avec force la profondeur de sa foi dans ses œuvres, avec une conscience de la présence de Dieu au fond de l’âme. Ce sentiment d’un amour infini et tout-puissant explique le paradoxe de cette citation qui enlève toute limite à l’amour.
Beroul (1160-1213), Tristan et Iseult (1190)
« J’ignore si la vie est plus grande que la mort, mais l’amour l’est plus que les deux. »
Commentaire : Le célèbre roman d’amour de Beroul est une référence incontournable. Il définit l’amour courtois qui va dominer le Moyen-Age, en célébrant la supériorité de ce sentiment sur les autres préoccupations de l’homme, et les plus profondes : la vie et la mort. L’amour dépasse le temps par sa durée et son intensité.